Il s’agira de questionner les bas-reliefs et la « grotte » du square René Le Gall, ancienne île de la Bièvre et potager de la Manufacture des Gobelins qui devient dans les années 1936-1938 l’oeuvre de l’architecte Jean-Charles Moreux et de Maurice Garnier. Ce dernier, peintre, s’adonne ensuite aux compositions de galets collectés dans la nature. Pour ce faire, on interrogera les douze assemblages de coquillages, pierres et fossiles, la façon dont ils sont mis en oeuvre (dessins préparatoires, pose in situ) et l’imaginaire poétique qu’ils recèlent dans un jardin à l’eau enfouie. On observera ainsi la singularité de ces étranges rocailles dans l’héritage des grottes maniéristes du XVIe siècle, des masques (villa d’Este de Tivoli, grotte de Thétis à Versailles), du travail de Bernard Palissy et des natures anthropomorphes d’Arcimboldo redécouvert par les surréalistes au moment où l’Art Brut est représenté par les masques de coquillages de Pascal-Désir Maisonneuve, mosaïste et brocanteur atypique. Sera enfin envisagé le décor de Maurice Garnier dans le contexte des jardins Art Déco, avec des fabriques habillées de concrétions marines par Jean-Charles Moreux à Londres, et l’ornementation d’un jardin de Paul Véra à Honfleur.