Conférencier : Amélie CHELLY
Docteure en sociologie (EHESS), spécialiste de l’Iran et des islams idéologiques. Chercheure associée au CADIS (EHESS-CNRS), membre de l’observatoire des radicalisations, chargée de cours de géopolitique à l’IPJ (Dauphine).
Espace Jean-Marie Poirier – Sucy-en-Brie
Nous proposons ici de considérer les points communs et les points de divergence entre les discours de recrutement et les productions propagandogènes djihadistes à destination des populations occidentales depuis les années 90, notamment à travers l’observation de trois grandes générations : la première court de 1991 à 2003, la deuxième s’étend de 2003 à 2011, la troisième de 2011 à aujourd’hui. L’examen de ces similitudes et de ces différences nous permettra de constituer une typologie inédite des nouveaux engagés et de comprendre les « vulnérabilités individuelles » (vocable emprunté à la psychiatre américaine Anne Speckhard) par lesquelles les radicalisés sont parvenus à une validation du discours djihadiste. Certaines de ces vulnérabilités sont générées, d’autres inhérentes aux échecs de la postmodernité occidentale, con-cernent indistinctement hommes et femmes.
Plusieurs années d’enquêtes auprès d’acteurs (radicalisés), de contre acteurs (combattants du YPG notamment) et de péri-acteurs (avocats, aumôniers, familles, entourages), nous ont permis d’établir une typologie que nos travaux en cours tendent à toujours plus précisément compléter.